Prov 8:22-36
1 Tes 4:13-18
Mat 25:1-13
Que sommes-nous venus faire ici ce matin ? Que sommes-nous venus faire ensemble
ici ce matin ? Simplement nous revoir ? Simplement nous rencontrer les uns les
autres ? Revoir les amis, discuter, être ensemble. Après tout,
pourquoi pas ? Ce n'est pas si mal. Mais, il se peut aussi que la visite rendu
en ce lieu, à cette heure soit en fait une rencontre avec soi-même.
Un moment où on se retrouve, où on se recentre, où on se
ressource. Ou alors, peut-être, et ce serait regrettable, ce moment serait
une rencontre avec ... personne, simplement une habitude, une coutume vide de
sens. Le Dimanche matin on va au culte, parce que ... le dimanche matin on va
au culte.
Mais nous, n'est-ce pas, nous nous sommes rassemblés dans ce lieu pour
écouter la Parole du Seigneur, l'Evangile du Christ, et pour le rencontrer,
lui. Ce lieu, où il nous attend, où nous l'attendons pour être
avec lui et pour l'écouter, est en lui-même le témoin de
la volonté de Dieu de rencontrer les hommes au milieu de leurs villes,
de leurs villages. Autant de temples, d'églises, de chapelles, autant
de signes, par lesquels Dieu dit : je suis venu parmi les hommes pour les
rencontrer, je viens vous rencontrer.
Le Christ est venu, il y a deux mille ans. Il nous a dit su'il reviendra, et
nous l'attendons, avec nos lampes, et notre huile.
Mais aussi, il vient, chaque jour, et celui ci plus spécialement. Il
vient à notre rencontre, aujourd'hui. Il nous a donné rendez-vous
ici ce matin. Comment l'attendons-nous ? Eveillés ou en somnolant, avec
une réserve d'huile, ou sans huile d'avance. Il va venir, il approche,
il est là. Combien d'huile y a-t-il dans votre lampe ? Et quelle huile
? Qu'est-ce qui pour nous aujourd'hui, pourrait correspondre à cette
huile de la lampe ? Est-ce que la lumière de l'huile de notre lampe
brille autour de nous, où alors, la mettons-nous sous le boisseau ? Notre
lumière, notre flamme, notre drapeau, est-il le plus souvent dans notre
poche ? par crainte ou par oubli ? A quoi pourraient bien nous servir une lampe
et de l'huile, si la lampe reste éteinte, si personne n'en voit la lumière
? Sommes-nous, suis-je, es-tu, la lumière du monde ?
Mais l'huile, c'est aussi beaucoup plus que ça. Rappelons-nous. Un homme
descendait de Jérusalem à Jéricho... Vous connaissez la
suite. Le samaritain a versé sur les plaies du blessé ... de l'huile
! Avons-nous, avons-nous reçu de l'huile pour panser les plaies de nos
contemporains ? Notre huile reste-t-elle dans les jarres, les bouteilles, les
flacons ? Si tant est que nous en ayons à verser, si tant est que nous
nous soyons rendus compte que notre huile pouvait être efficace. Et pourtant
combien de plaies attendent notre huile ! Combien d'hommes attendent le secours
de Dieu, que nous sommes, si nous nous acceptons de nous laisser conduire. Nous
devrions penser, à chaque fois que prions la prière dite d'intercession,
ou prière pour les autres, que si nous demandons à Dieu d'intervenir,
ce n'est pas pour nous laver les mains de l'huile qui y resterait, mais bien
pour nous préparer à intervenir, conduits par Dieu. Si nous demandons
à Dieu d'aider les pauvres, les malades, les affligés, les prisonniers,
les mourants, etc, et que nous ne bougions pas le petit doigt, où est
notre logique ? Où est notre conscience ? Où est notre bonne foi
? Où est notre foi, tout simplement ?
Mais, voyez comme l'huile est quelque chose de riche, d'important, d'essentiel.
L'huile, c'est aussi l'huile qui coulait sur la barbe d'Aaron, sur la tête
de David. C'est aussi l'huile de l'onction, de la bénédiction.
C'est l'huile de l'oint, du Messie, du Christ. Sommes nous des gens de bénédiction,
ou de malédiction ? Sommes nous pour notre entourage une bénédiction
ou une malédiction ? Notre vie est-elle une vie qui enrichit les autres,
ou bien sommes nous des gens que les autres évitent ? Sommes-nous, suis-je,
es-tu quelqu'un avec lequel on aime être, on aime à parler, ou
quelqu'un qui repousse, qui rebute ?
Mais l'huile, c'est aussi tout le long de la Bible l'image de l'Esprit, de l'Esprit
Saint, de l'Esprit de Dieu. Sommes-nous, suis-je, es-tu remplis de cette huile
là ? Le Saint Esprit est-il présent en nous, en moi, en toi ?
Si nous sommes ici, il y a de fortes chances que oui, mais cet Esprit déborde-t-il?
Coule-t-il comme des torrents d'eau vive ?
Dans notre lampe ce matin, alors que nous attendons la venue de l'époux,
que nous désirons le rencontrer, y a-t-il de l'huile ? Et quelle huile
? Et en quelle quantité ? Sommes-nous disponibles pour cette rencontre
? Sommes-nous, suis-je, es-tu ouvert pour le rencontrer ? Sommes-nous, suis-je,
es-tu prêt à entrer avec lui dans la salle des noces ? Ou alors,
y a-t-il encore quelque chose qui te retient ailleurs ? Quelque chose où
tu penses que ton huile, que ton énergie, que ta vie serait pour l'instant
plus utile ? Oui, je sais, cette phrase s'adresserait plutôt aux absents,
cependant, n'avez-vous jamais entendu cette expression scolaire : présent
de corps, mais non d'esprit ? Alors, comme les scouts, toujours prêts
?
D'où nous vient l'huile qui se trouve dans nos lampes, ce matin, alors
que nous nous attendons à lui. Est-ce une simple obéissance à
une règle immuable qui nous a conduits ici ? Venons-nous par devoir,
moral ?, religieux ?, social ? Pensons-nous que le fait que nos ancêtres,
notre famille aient été, soient protestants, suffise à
garnir notre lampe d'huile, d'une huile de bonne qualité, et que celle
de ceux de l'autre église serait de moins bonne qualité ? Suffit-il
pour être un bon protestant, donc un bon chrétien, de suivre la
tradition familiale, la coutume locale de fréquenter régulièrement
les réunions de son église. La réserve d'huile des ancêtres,
des parents, de la famille suffit-elle aussi pour chacun de nous ? Ont-ils accumulé
une telle réserve qu'il ne nous soit pas nécessaire de nous en
procurer par nous-mêmes ? Si je vous pose la question, c'est bien parce
que je pense que la réponse est non. L'huile de notre lampe est celle
de notre foi, et non pas celle de la foi de nos proches. Nous recevons cette
huile par l'histoire que nous avons, que j'ai, que tu as avec Dieu et le Christ.
Cette vie spirituelle qui est la tienne, cet Esprit que tu as reçu, tu
les dois à la grâce de Dieu. Et c'est à lui que tu vas pour
te renouveler, pour renouveler l'huile de ta lampe, une huile de bonne qualité,
et en quantité suffisante.
Quelle est la qualité de l'huile de notre lampe. Est-ce de l'huile qui
fige au moindre froid ? Est-ce de l'huile fragile qui perd tout son goût
à une trop forte chaleur ? Est-ce une huile délicate que le temps
détruit ? Est-ce une huile qui n'a pas été renouvelée
et qui est toute brûlée ? Ou plutôt est-ce une huile toujours
renouvelée, issue directement du fruit de l'arbre, sans traitement, une
huile d'olive vierge, que nous allons régulièrement acquérir
auprès du producteur lui-même ?
Et quelle quantité d'huile possédons-nous ? En avons-nous assez
? Et d'ailleurs savons-nous de quelle quantité nous disposons ? Nous
risquons soit de surestimer notre quantité, soit de la sous-estimer,
et de ne pas l'utiliser. De toutes façons, en fait, il n'y en a jamais
trop. Qui s'est plaint jamais d'avoir trop reçu de Dieu ? Qui s'est plaint
jamais de déborder d'Esprit Saint ?
Vous allez accueillir à la fin de la semaine qui commence toutes les
huiles du Synode. Mais ce ne sera pas la fin du monde, du moins je le suppose.
Le Christ ne choisira sans doute pas ce rassemblement de ses disciples pour
revenir. Mais où en sera l'huile de votre lampe quand il reviendra ?
Il a demandé : Le Fils de l'homme trouvera-t-il la foi sur la terre ?
Vous trouvera-t-il avec un peu d'huile encore dans votre lampe ?
Amen.